Asthme professionnel, silicose et autres maladies pulmonaires
Les polluants atmosphériques affectent inévitablement les poumons, pouvant les endommager. Si la pneumoconiose prédominait jadis, c’est à présent l’asthme professionnel qui est la maladie pulmonaire liée au travail la plus fréquente. Lisez plus d’informations sur les différentes maladies des poumons et les substances irritantes.
Table des matières
En bref
Les maladies pulmonaires d’origine professionnelle ont évolué au fil du temps. Par le passé, l’accent était mis en particulier sur la silicose, provoquée par la poussière de quartz, mais aujourd’hui, d’autres substances et contaminations sont également problématiques. L’asthme professionnel, entre autres, représente un sujet de préoccupation croissant.
Vous trouverez sur cette page:
- Un bref historique de la lutte contre les maladies pulmonaires d’origine professionnelle et un aperçu des progrès réalisés en la matière
- Une information sur les facteurs de risque actuels sur le lieu de travail
- Un descriptif des éléments déclencheurs typiques de l’asthme professionnel
Les poumons: un organe délicat
Par notre respiration, nous sommes en contact permanent avec l’atmosphère environnante. Environ 10 mètres cubes d’air traversent nos voies respiratoires au cours d’une journée de travail, et même davantage dans le cas de travaux physiques. Si les substances de travail utilisées ou les processus mis en œuvre créent des poussières, des vapeurs ou des gaz, nos poumons y sont inévitablement exposés.
Certes, l’appareil respiratoire est doté de mécanismes qui séparent les particules en suspension dans l’air que nous respirons, mais les plus petites particules peuvent malgré tout pénétrer jusqu’aux régions profondes des poumons. Ces particules, dites respirables, présentent une importance particulière. De plus, rien ne fait obstacle à la circulation des gaz et des vapeurs dans les voies respiratoires.
La réaction des poumons: l’allergie
Le risque de contracter une maladie pulmonaire d’origine professionnelle dépend largement des caractéristiques de danger des substances actives (p. ex. nature irritante ou allergisante), ainsi que de leur concentration et de la durée d’exposition. Souvent, des facteurs extraprofessionnels (p. ex. problèmes préexistants des voies respiratoires ou tabagisme) exercent également une influence.
Dans certains cas, la maladie poursuit son avancée même si l’exposition a été éliminée. Un effet biologique ne peut pas non plus être exclu dans le cas de substances présumées inertes si elles sont présentes sous forme de poussières ou de fibres respirables et qu’elles s’avèrent suffisamment résistantes dans les voies respiratoires. Le quartz et l’amiante en sont deux exemples.
Progrès dans la lutte contre les maladies pulmonaires
Jusqu’aux années 60 et 70, les pneumoconioses étaient couramment enregistrées en tant que maladies professionnelles en raison de l’effet des poussières fibrogènes – et spécialement la silicose, qui est due à la poussière de quartz. Le nombre de silicoses reconnues a sensiblement baissé, de plus de 300 nouveaux cas par an à la fin des années 60 à moins de 20 cas par an de nos jours. Ce progrès résulte principalement de mesures de protection techniques et individuelles et de la prévention en médecine du travail, par exemple dans les travaux souterrains, les carrières et les gravières.
De même, les pneumoconioses, qui étaient causées par la poussière d’amiante, ont fortement reculé. À l’heure actuelle, les radiographies révèlent encore le plus souvent des plaques pleurales, qui sont le signe d’une exposition passée à l’amiante, mais ces plaques n’ont pratiquement jamais valeur de maladie.
Vous trouverez davantage d’informations sur les tumeurs malignes dues à l'amiante sur notre page Cancer.
Nouveau défi: l’asthme professionnel
À l’heure actuelle, l’asthme professionnel constitue la principale maladie pulmonaire d’origine professionnelle avec les tumeurs liées à l’amiante. Chaque année, une cinquantaine de cas d’asthme bronchique imputable à une allergie ou une irritation chimique sont reconnus comme maladie professionnelle, dont quelques cas de RADS (Reactive Airway Dysfunction Syndrome, aussi appelé asthme «irritant induced» ou induit par irritation). Cette maladie pulmonaire survient après une seule exposition intense à des substances irritant les voies respiratoires.
Éléments déclencheurs
Les substances susceptibles de provoquer un asthme professionnel sont multiples.
Au premier rang, on peut citer:
- Poussières de farine et de céréales
- Additifs de panification tels que l’amylase
Viennent ensuite les poussières organiques:
- Isocyanates (durcisseurs des vernis, colles ou mousses au polyuréthane)
- Poussières de bois
- Résines époxy
- Métaux
- Couleurs
- Fluides de coupe dans la métallurgie
Plus rarement, des cas d’alvéolite allergique extrinsèque (aussi appelée pneumonie d’hypersensibilité) ont été signalés et reconnus comme maladie professionnelle ces dernières années, par exemple dans le cadre d’un poumon de fermier ou d’un poumon des humidificateurs.
Une autre problématique de santé récurrente réside dans les inflammations des voies respiratoires supérieures liées à une allergie ou une irritation chimique, comme l’obstruction nasale et la rhinite.